19 juin 2020

Les combats de Mortwiller

On ne passe pas !

Le 171e RIF fidèle à la devise des troupes de forteresse


Le 17 juin 1940, le 21/171, le bataillon de réserve du 171e régiment d’infanterie de forteresse, conformément au ordres de la VIIIe armée se retire des bords du Rhin, secteur fortifié d’Altkirch, et s’achemine dans la vallée de la Doller en direction de Masevaux. Il se dirige par étapes sur les hauteurs des Vosges où la résistance de l’armée d’Alsace doit s’organiser.

Mise en place d'une mitrailleuse Hotchkiss
Le 19 juin à 6 h du matin, le bataillon arrive à Mortzwiller pour y cantonner provisoirement.
La 1re compagnie, «Seveignes», renforcée par un canon anti-char de 25 mm, coiffe les lisières S-E. La compagnie d’accompagnement, «Robert», coiffe les lisières N-O avec 3 sections de mitrailleuses, la compagnie, «Perly», défend la crête au sud, la compagnie, «Faucher» interdit les débouchés des bois de la crête N-E. La puissance de feu du bataillon est renforcée par une douzaine de mitrailleuses retirées des blocs du bords du Rhin deux jours auparavant. Une barricade avec un canon de 37 mm est établie dans la rue principale.

À 8 h, la 1re compagnie, positionnée au S-E, voit un petit détachement motorisé ennemi. Le feu est immédiatement ouvert.

À 11 h, les Allemands ne pouvant forcer l’entrée du village, font appel à leur artillerie auquel aucun contre-feu français répond. Le bataillon n’ayant aucune fusée, la ligne PTT ne fonctionnant pas ainsi que L’ER 17.

Des pertes françaises importantes sont enregistrées du fait du bombardement. L’infanterie allemande tourne alors le village par le nord et le sud et tente de progresser. Mais elle est clouée au sol par le tir des mitrailleuses et des fusils-mitrailleurs. Les deux mortiers, malgré un front large, barrent les accès du ruisseau encaissé.

Une première évacuation sanitaire a lieu vers Masevaux. Une seconde n’aboutira pas car le véhicule est intercepté.

À 19 h 30 les Allemands progressent par petits bonds et s’approchent du village. Les positions des 1re et 2e compagnies sont forcées ; une partie est faite prisonnière, une autre parvient à se retirer en direction de Masevaux.
La 3e compagnie et la compagnie d’accompagnement (CA) restent seules. Le capitaine Robert de la CA
fait positionner deux Hotchkiss pour battre la rue principale.

Quand soudain, vers 21 h 30, un brouhaha s’élève dans la nuit en avant de sa position. Les Allemands poussent les captifs français devant eux en guise de boucliers. L’officier se retire 150 m en arrière et rejoint le reste de la CA, quasi encerclée et qui continue le combat jusqu’à 21 h 30, heure à laquelle les combattants se rendent.

Ce même jour, à quelques kilomètres de là, à Sentheim, le I/171e régiment de forteresse contribue également à bloquer l’entrée de la vallée de la Doller.

Pendant cette journée les soldats du béton n’ont pas laissé passer.

Jean-François Althaus
Mémorial Maginot de Haute-Alsace
casemate de l’Aschenbach

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