14 mai 2020

Bombardement de Sedan

Un échec de l'aviation alliée

Le 13 mai 1940, après d’intenses bombardements aériens contre les positions de 55e division d’infanterie, les fantassins allemands du XIX. Armeekorps ont réussi à traverser la Meuse, à Sedan. Une panique a même éclaté dans les rangs français. Une vigoureuse contre-attaque est prévue le lendemain matin pour rejeter l’ennemi derrière la Meuse. Cette action doit être appuyée par l’aviation.

Une journée au-dessus de l’enfer :

On a pour habitude de parler d'un massacre des bombardiers... français. La réalité est hélas bien différente.

Sur les 4 LeO 451 qui parviennent à Sedan, un seul est abattu par la chasse allemande. 2 sont endommagés, dont un par un Dornier 17 ! Puis viennent 20 Amiot 143. 3 sont abattus et 7 endommagés à des degrés divers. Enfin, les 9 Bre 693, les derniers appareils engagés de jour, ne subissent aucun dommage ! Les deux expéditions nocturnes sont tout aussi bénignes pour les effectifs.

Pour sa part, la RAF réalise 73 sorties de Fairey Battle et 36 de Bristol Blenheim, du lever au coucher du Soleil. 32 Battle et 13 Blenheim ne rentrent pas, auxquel il convient d'ajouter 2 Battle trop endommagés pour être réparés avant l'évacuation de leur terrain ! 4 autres bombardiers endommagés seront réparés.

En comparant les pertes au total des appareils engagés (graphique ci-dessous), on constate que l'attrition est plus forte dans les rangs britanniques que français. Ainsi, non seulement, nos alliés ont engagés plus d'appareils, mais ils ont également connus un taux de pertes plus grand que le nôtre. Le massacre a clairement eu lieu dans leurs rangs.

L’action des bombardiers français et britanniques à Sedan n’a rien changé à la situation terrestre : elle n’a pas empêché les Allemands de réagir à la contre-attaque française, ni d’élargir leur tête de pont. Ce 14 mai illustre surtout l’impossibilité qu’a eu l’armée de l’Air à remplir son rôle de coopération dans la bataille terrestre. Le manque de moyens est ici manifeste. Mais elle ne porte cependant pas toute la responsabilité de l’échec. En effet, les objectifs étaient fixés par l’armée de Terre.

La tenue présentée :



La tenue présentée s'inspire de celle portée par le Sergent Édouard Fourdinier et le lieutenant Michel de la Porte du Theil peu avant leur départ en mission, le 12 mai 1940. Ces deux hommes faisaient partie du Groupe de bombardement d'assaut II/54.

Par dessus leur uniforme, ils portaient le veston de cuir court (3/4) modèle SIP type 30. Le modèle porté ici est un peu petit pour ma taille.

Leur tête était coiffée d'une cagoule en soie, par-dessus laquelle était porté le casque de vol Airelle type 11.

Il n'est pas porté ici, mais les deux hommes étaient également harnachés de leur parachute Lemercier pour avions rapides.
 

Romain Lebourg
Administrateur de la Section Air du Collectif France 40
Membre de France 40 reconstitution et Normandie-Bretagne reconstitution
Auteur du Blog de l'aviation de reconnaissance et d'observation


Sources :

  • Cornwell Peter, The Battle of France then and now, After the battle, 2007
  • Ehrengardt Christian-Jacques, Le bombardement Français volume 1 : 1939/40, Aérojournal HS n°5, juin 2003
  • Ehrengardt Christian-Jacques, Aller simple vers l’enfer ; l’aviation d’assaut de l’armée de l’Air en mai-juin 1940, Aérojournal HS n°30, mai-juin 2018
  • Frieser Karl-Heinz, Le mythe de la guerre-éclair : la campagne de l’ouest de 1940, Belin, 2003
  • Genty René, Et pourtant, on les a vu dans le ciel, Icare n°57, printemps-été 1971
  • Joanne Serge, Le Bloch MB-152, coll. Histoire de l’aviation n°13, éd. Lela Presse, 2003
  • Philippe Bernard, GC I/3 les rois du Dewoitine 520, Avions HS n°14, 2004
  • Souffan Many, Les Henschel 126 du 14 mai : mission parfaite ou tragique méprise du GC III/7 ?, Avions n°177, septembre-octobre 2010
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