22 mai 2020

Des gendarmes et des chars

Le 45e BCCG

Une unité de char :

Silhouette du char H39 à canon « long »
Illustrations © David Bocquelet - Tanks Encyclopedia

C’est en octobre 1939 qu’est prise la décision de créer un bataillon de chars, armés principalement par des gendarmes. Cette unité est aujourd’hui connue comme le 45e Bataillon de chars de combats de la gendarmerie (BCCG). En mars 1940, le 45e BCCG est incorporé à la 3e division cuirassée (DCr) et, fin avril, il est équipé de chars légers H39.

La montée au front :

Lorsque les Allemands lancent leur offensive contre le Bénélux, la 3e DCr est en manœuvre au camp de Mourmelon. Le secteur abrite également une base aérienne, utilisée par les britanniques. Le 10 mai 1940, le 45e BCCG est donc attaqué par les bombardiers allemands, qui viennent à deux reprises ; il déplore ses premiers blessés. Mais dès le 12 mai, la 3e DCr est appelée à monter en ligne, dans les Ardennes, au sein du 21e corps d’armée.

Les chars de la division commencent à parvenir sur leurs positions dans la nuit du 13 au 14 mai. Dans le camp d’en face, on assiste aux premières traversées de chars de la Meuse, à Sedan. Une grosse contre-attaque française est prévue pour le lendemain, sur l’axe Bulson – Sedan. Le 45e BCCG doit y participer depuis le nord-est de Stonne. Mais elle sera reportée puis… annulée : les chars de la 3e DCr sont dispersés pour former des bouchons, sur les axes routiers.

À la bataille de Stonne :

À partir du lendemain, les chars du 45e BCCG prennent part, par compagnie, à la bataille de Stonne. Les Allemands ont pris le village. Il s’agit de le reprendre. Les assauts des uns et des autres s’enchaînent avec violence pendant trois jours ! Le bataillon n’est pas de tous les combats, mais il y est sévèrement étrillé : au 18 mai, il ne lui reste plus que cinq chars disponibles… soit 1/9 de l’effectif de départ ! Une dernière attaque vers Stonne est tentée dans l’après-midi : c’est un échec. Le village restera aux moins des Allemands.

Après une courte période de repos, la 3e DCr est de nouveau engagée à partir du 23 mai, dans le massif du Mont-Dieu. Le 45e BCCG, d’abord déployé à Bieulles-sur-Bar, est finalement engagé à Sy, pour reprendre la cote 276. Les combats contre l’infanterie allemande sont durs ; mais en fin de journée, ils sont couronnés de succès. La 2e compagnie y a tout de même laissés les ¾ de ces engins ! Le lendemain, les combats reprennent, avec appui de l’aviation et de l’artillerie côté allemand. À minuit, nos forces doivent abandonner le massif et se repositionner sur une nouvelle ligne de défense.

Les unités du 21e CA sont relevées par d’autres : le 45e BCCG se rassemble dans la forêt de Boult-au Bois, pour se réorganiser et remettre en état son matériel. Durant cette quinzaine de combat, il a perdu 14 tués, dont 2 officiers, et de nombreux blessés.


Uniforme :


Le groupe en tenue du 45e BCCG, à Sully-sur-Loire en 2017.

Comme tous gendarmes servant en zone des armées, ils portent l’uniforme kaki et, pour les officiers, la culotte mastic. Les brodequins et jambières en cuir sont noirs.

Le béret des équipages de chars de combats remplace le bonnet de police.

Le bataillon était armé de récents pistolets automatiques Mle 1935

 

Article rédigé et illustré en collaboration avec le groupe Gendarmerie de France 40.

Sources :

  • Historique et documents fournis par F. Clérin
  • Frieser Karl-Heinz, Le mythe de la guerre-éclair : la campagne de l’Ouest de 1940, Belin, 2003
  • Site internet Genweb
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