L'appel avant l'Appel
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La ferme où le colonel de Gaulle a installé son poste de commandement à Savigny-sur-Ardres
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Le 21 mai 1940, à Savigny-sur-Ardres, petit village du canton de Fismes dans la Marne, le colonel de Gaulle lance, après la bataille de Montcornet dans l’Aisne, un premier appel radiodiffusé qui ressemble beaucoup à l’Appel du 18 juin.
L'allocution du colonel de Gaulle, enregistrée le 21 mai 1940 à Savigny-sur-Ardres a été rapidement effacée par l'Appel historique du 18 juin 1940. Redécouverte dans les années 1980, cette allocution est depuis considérée comme une préfiguration de l'Appel du 18 juin 1940 avec lequel elle présente des analogies évidentes au point d'être parfois qualifiée d'« appel du 21 mai 1940 » ou d'« appel avant l'Appel » ou même de « primitif du gaullisme radiophonique » ...
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Manuscrit de l'appel du colonel de Gaulle à Savigny-sur-Ardres © Archives nationales, 3AG1 372 |
Après avoir livré du 17 au 20 mai 1940 une bataille de retardement dans l'Aisne autour de Montcornet et Cécy-sur-Serre, face à l'offensive des blindés allemands, le colonel de Gaulle, qui commande la 4e Division Cuirassée, ayant reçu l'ordre de battre en retraite, a replié sa division vers Savigny-sur-Ardres, à une vingtaine de kilomètres à l’Ouest de Reims. Le village vient d'être vidé de ses habitants par l’exode. De Gaulle installe son poste de commandement dans une ferme située en contre-bas de l'église.
La " contre-attaque de Montcornet " a néanmoins démontré l'efficacité de l'arme blindée lorsqu'elle est bien employée et le capitaine Surchamp, des services d'information du Grand Quartier Général, est envoyé à Savigny avec deux techniciens, afin d'enregistrer une allocution d'un certain colonel de Gaulle " qui se débrouillait pas mal à Montcornet " et ainsi contrer le défaitisme qui envahit civils et militaires, démoralisés par l'offensive des blindés allemands.
Cette allocution fut radiodiffusée fin mai début juin 1940 dans l'émission quotidienne de 18 heures " Le quart d'heure du soldat ".
Texte de l'appel de Savigny-sur-Ardres, 21 mai 1940
C’est
la guerre mécanique qui a commencé le 10 mai. En l’air et sur la terre,
l’engin mécanique - avion ou char - est l’élément principal de la
force.
L’ennemi a remporté
sur nous un avantage initial : pourquoi ? Uniquement parce qu’il a plus
tôt et plus complètement que nous mis à profit cette vérité.
Ses succès lui viennent de ses divisions blindées et de son aviation de bombardement, pas d’autre chose !
Eh
bien ! nos succès de demain et notre victoire, oui ! notre Victoire
nous viendront un jour de nos divisions cuirassées et de notre aviation
d’attaque. Il y a des signes précurseurs de cette victoire mécanique de
la France :
Le
Chef qui vous parle a l’honneur de commander une division cuirassée
française. Cette division vient de durement combattre ; eh bien ! on
peut dire très simplement, très gravement – sans nulle vantardise – que
cette division a dominé le champ de bataille de la première à la
dernière heure du combat.
Tous
ceux qui y servent, général aussi bien que le plus simple de ses
troupiers, ont retiré de cette expérience une confiance absolue dans la
puissance d’un tel instrument.
C’est cela qu’il nous faut pour vaincre,
Grâce à cela, nous avons déjà vaincu sur un point de la ligne.
Grâce à cela, un jour nous vaincrons sur toute la ligne.
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Char B1 bis à tourelle APXR canon long SA35, 4e DCR, Bataille de Moncornet, 17 Mai 1940
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